Quelques figures parmi les élus FN du CR Rhône-Alpes
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Derrière Bruno Gollnisch, le Front National rhônalpin aligne des conseillers régionaux bien différents les uns des autres, mais tous unis par une culture d’extrême droite très classique : anciens de l’œuvre Française, aristocrates, anciens paras, catholiques intégristes, jeunes skinheads… Voici une petite galerie de portraits qui pourra s’étoffer au cours du temps.

Charles Perrot

Ligérien. Fait fréquemment référence à une droite légitimiste, genrCharles Perrote Action Française, en opposition à « la pseudo-droite qui est dans mon dos » à l’assemblée régionale. Admire Maurras et déteste par-dessus tout les francs-maçons qu’il soupçonne de guider en sous-main bien des politiques, comme celle de la coopération solidaire. Directeur général d’une société de composants électroniques. De ce fait, il intervient fréquemment sur les questions économiques et entrepreneuriales. Aime particulièrement faire étalage d’une culture encyclopédique pour, croit-il, ridiculiser ses adversaires politiques sur un ton assuré : « Vous parlez, je vous cite : de la finitude des ressources. Or, la finitude, Monsieur le Président, en termes philosophiques, c’est la conscience humaine de la mort inéluctable. Je ne sais pas si la finitude des ressources vous a été inspirée par la « bravitude » de votre amie Ségolène Royal (…) mais je souhaite ardemment (…) que la « ridiculitude » de celui-ci, conduise surtout à la finitude socialiste. » (Le Robert : Finitude = le fait d’être fini, borné).

 

Dominique Martin

Dominique MartinUn autre style. Savoyard, conseiller municipal de Cluses. Ancien para. Réputé proche de Marine Le Pen. Lors de ses interventions, il lui arrive facilement d’user d’une ironie lourde et déplacée.

Il lui arrive aussi de perdre son calme. En octobre 2011, pendant le débat sur la politique de formation, il interrompt des orateurs en hurlant « Soviet ! Soviet ! », puis s’absente avant la fin du débat, et Philippe Meirieu est contraint de répondre en son absence à ses propos particulièrement agressifs.

En mars 2012, il s’énerve contre le Front de gauche alors qu’on ne lui a pas donné la parole : « Fascistes ! Nous, nous n’avons pas 100 millions de morts sur la conscience ! Allez donner vos leçons en Corée ! »

Piégé il y a deux ans en formation de militants en flagrant délit de démagogie assumée et vulgaire.

Sa présentation par lui-même

Aime intervenir sur la formation, pas parce qu’il maîtrise le sujet, mais parce qu’il abhorre Philippe Meirieu.

 

Alexandre Gabriac

Alexandre GabriacOn ne présente plus ce jeune homme qui n’aime rien tant que de faire parler de lui. Protégé de Bruno Gollnisch, il fréquente les groupuscules fascistes les moins recommandables et fonde le sien, les Jeunesses Nationalistes, en lui donnant pour emblème un aigle couronné très proche du logo du parti nazi. En fait, ce petit groupe, dont on voit les affiches dans les tunnels imbibés d’urine, a surtout une vocation touristique, partant à la rencontre des groupes fascistes italiens et phalangiste d’Espagne. On retrouve aussi souvent cet élu à la rubrique « faits divers ».

Sur Facebook, le 6 mai 2012, Gabriac appelait «à préparer et à conduire une Deuxième Révolution nationale qui seule peut rendre la France à son destin en la nettoyant des parasites qui la détruisent avec une virulence accrue depuis plus de 60 ans». Un Pétain bis, en somme, avec élimination des opposants, et peut-être des gens de gauche en général. S’il y avait encore une ambiguïté sur le projet politique de l’extrême droite, la voilà levée.

Depuis janvier 2011, Alexandre Gabriac et Olivier Wyssa, exclus du FN, ont été mis à l’écart du groupe d’élus à la Région, mais le groupe lui-même, par la même occasion, s’est renommé « FN et apparentés », ce qui constitue de fait une main tendue. Bruno Gollnisch a d’ailleurs confié, dans une interview à La Chaîne Parlementaire : « Je souhaite personnellement qu’on ménage des réconciliations ultérieures. Je pense que le pardon des offenses est non seulement moralement louable mais politiquement utile ».

D’autres élus du groupe Front National continuent d’apporter un soutien explicite à Alexandre Gabriac, comme Liliane Boury, présente au procès où il comparaissait pour menaces de mort.

 

A suivre…